
>> Bienvenue. Lorsque l’Èbre transporte un débit extraordinaire, c’est considéré comme une mauvaise nouvelle. Cela suppose des dommages et des pertes millionnaires pour les paysans et des désagréments pour les citoyens. Cependant, l’écosystème de l’Èbre n’est pas seulement habitué à ces avenues, mais en a aussi besoin pour préserver sa santé et se perpétuer dans le temps. L’Èbre a subi de grandes inondations et des basses eaux pendant des milliers d’années, grâce auxquelles son paysage a été configuré.
La boue et le limon sont la principale richesse d’une inondation. Ce sont des terres très riches en nutriments qui serviront de nourriture aux terres riveraines tout au long de l’année et qui proviennent du fond de la rivière. Pendant ce temps, entre ces boues et les courants d’eau, voyagent des graines d’espèces riveraines, comme les ormes ou les saules, qui parcourent des kilomètres jusqu’à atteindre d’autres points, où elles germeront dans ces limons riches. Avec eux, des racines et des branches d’espèces telles que les roseaux, les tamaris ou l’oseille sont transportées, qui se reproduisent végétativement et n’ont qu’à être déposées dans le sol pour s’enraciner et reprendre vie.
UNE INONDATION BÉNÉFIQUE
>> Moins d’algues. Les algues sont un danger pour les eaux de l’Èbre, car elles peuvent devenir envahissantes et, en plus, abriter des colonies d’un autre envahisseur, la mouche noire, qui vit parmi elles pour se reproduire. La force du courant entraîne les algues et renouvelle l’espace dans lequel elles s’étaient installées.
>> Gravier propre. Les tonnes de limon et de boue que l’Èbre charrie lors d’une crue proviennent, en grande partie, du fond du fleuve. Grâce aux inondations, le gravier du fond est nettoyé, ce qui devient la maison idéale pour que différentes espèces de poissons puissent frayer parmi eux.
>> Arrivée des espèces. Le dragage des graines et des boutures s’accompagne d’espèces de poissons qui profitent de la force du courant pour se déplacer vers de nouvelles zones. De plus, le débordement entraîne le rapprochement de deux lieux, comme des galachos ou des lagunes d’infiltration.